Le gouvernement namibien désigne Hyphen Hydrogen Energy comme soumissionnaire privilégié pour le développement du premier projet de production d’hydrogène vert à grande échelle du pays. L’entreprise investira jusqu’à 9,4 milliards de dollars au cours des neuf prochaines années.
La Namibie abritera l’un des plus grands projets de production d’hydrogène vert du continent africain. Dans le cadre d’un appel d’offres, le gouvernement de ce pays d’Afrique australe a choisi Hyphen Hydrogen Energy pour le développement d’un projet d’hydrogène impliquant l’utilisation des énergies renouvelables. L’entreprise basée à Windhoek en Namibie est détenue par Enertrag, un groupe industriel allemand, spécialisé dans la production des énergies renouvelables, avec 772 éoliennes en service dans le monde.
L’investisseur Nicholas Holdings est également actionnaire de Hyphen. L’entreprise s’engage ainsi auprès des autorités namibiennes pour investir jusqu’à 9,4 milliards de dollars dans l’hydrogène vert. La première partie de cet investissement, soit 4,4 milliards de dollars, permettra de développer une capacité d’énergie propre de 2 000 MW. L’électricité sera produite à partir de centrales solaires et éoliennes installées dans le parc national de Tsau//Khaeb, sur la côte, au sud-ouest de la Namibie. Cette contrée aride et très ensouillée est propice au développement de cette puissance d’énergie propre d’ici à 2026.
Produire 300 000 tonnes d’hydrogène et d’ammoniac
Cette zone côtière devrait facilitera l’exportation d’hydrogène produit avec des énergies renouvelables exploitées sur place. Hyphen se servira aussi de l’électricité propre pour produire de l’ammoniac vert à grande échelle. Également présenté comme l’énergie du futur, au même titre que l’hydrogène vert, l’ammoniac vert jouera un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) des engrais azotés et du fret maritime.
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À l’horizon 2030, Hyphen espère atteindre une capacité de production d’électricité de 5 000 MW, et une capacité d’électrolyse de 3 000 MW. L’ensemble des installations permettront de produire 300 000 tonnes d’hydrogène vert par an, grâce à un investissement global estimé à 9,4 milliards de dollars. Cet investissement est l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) actuel du pays, soit 10,7 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale.
La création de nouveaux emplois
À en croire Hyphen, la mise en place d’installations de production d’hydrogène et d’ammoniac vert permettra la création de 15 000 emplois directs pendant les quatre années de construction des deux phases, auxquels s’ajouteront 3 000 emplois permanents pendant la phase opérationnelle. Plus de 90 % de tous ces emplois créés devraient être occupés par des Namibiens, promet l’investisseur. Outre les taxes, Hyphen versera au gouvernement des droits de concession, des redevances, une contribution au fonds souverain et une taxe environnementale.
« C’est exactement le type d’investissement que le conseil d’administration cherche à attirer, car il s’inscrit directement dans le cadre de notre mandat, qui consiste à débloquer des opportunités d’investissement permettant de faire progresser l’économie et, surtout, d’améliorer la qualité de vie de tous les Namibiens », se réjouit Nangula Uaandja, le président du Conseil namibien de promotion et de développement des investissements (NIPDB). L’organisme public accorde une concession de 40 ans à Hyphen. L’entreprise s’appuiera sur l’expérience de l’un de ses actionnaires, le groupe allemand Enertrag, qui expérimente la production d’hydrogène vert depuis 2010, avec un premier essai réussi en 2011.
Jean Marie Takouleu